Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a souvent alerté quant aux retombées négatives sur les conditions de financement de l'économie française qu'aurait, selon lui, une dégradation de la note. Une étude récemment publiée dans la revue scientifique Journal of Banking & Finance soutient que les décisions des agences de notation pourraient avoir d'autres implications. Examinant 27 pays européens entre 2000 et 2017, les trois économistes Phuc Lam Thy Nguyen, Rasha Alsakka et Noemi Mantovan, montrent que les notations des agences peuvent avoir des répercussions sur les préférences politiques des électeurs : une dégradation affaiblirait le soutien au gouvernement en place, sa politique économique étant tenue pour responsable. Toutefois, cet impact serait asymétrique puisque les citoyens n'apparaîtraient pas sensibles à un relèvement de la note. Tant le vote sociotropique, motivé par des considérations ayant trait notamment à la vitalité économique du pays, qu'égotropique, parfois appelé « vote portefeuille », car nourri par l'intérêt personnel, joueraient un rôle. En effet, d'une part, une dégradation peut être associée à une mauvaise performance économique, d'autre part, elle peut être interprétée comme un signal de la contraction future de la valeur du patrimoine financier.