Compétitivité/Les prix de l’énergie mettent leur grain de sel
6/11/2023

L es retombées, pour l'industrie, du déclenchement de la guerre entre la Russie et l'Ukraine sont prises très au sérieux au ministère de l'Économie et des Finances. Alors qu'elles se sont traduites par une envolée des prix de l'énergie, notamment du gaz naturel et de l'électricité, la Direction générale des entreprises (DGE) a réalisé une étude où sont analysées les conséquences pour l'industrie manufacturière française. Les équipes de Thomas Courbe, patron de la DGE, estiment que pour cette dernière, la facture gazière devrait passer de 9 milliards d'euros en 2022 à 16 milliards d'euros cette année, tandis que la facture d'électricité devrait s'établir à 29 milliards d'euros en 2023, soit une progression de 13 milliards d'euros sur un an. L'industrie chimique, du travail du bois et l'industrie du papier, de la métallurgie et de la fabrication de produits métalliques apparaissent comme les secteurs les plus exposés, eu égard au poids des intrants énergétiques (directs et indirects) composant leur production. En réponse à ce choc, les entreprises industrielles françaises pourraient avoir répercuté plus que proportionnellement (127 %) les hausses des coûts de l'énergie auxquelles elles ont dû faire face, rapporte une étude de l'Insee et du Conseil d'analyse économique. Attention, cela pourrait se traduire par une perte de compétitivité-prix et une baisse des exportations, prévient la DGE. En effet, des travaux de Lionel Fontagné, Philippe Martin et Gianluca Orefice, montrent qu'une hausse des prix à l'export de 1 % provoque une baisse d'environ 5 % du volume des exportations.